Les suites et le succès d’une opération de chirurgie plastique ne dépendent pas uniquement des compétences du chirurgien ou des techniques pratiquées.
Certains facteurs, tel que le tabagisme, peuvent augmenter de façon quasi systématique les complications post-opératoires.
Si vous avez le projet de vous faire opérer d’une chirurgie esthétique ou réparatrice, il est essentiel d’arrêter de fumer avant.
Cet article vous explique pourquoi.
Quelles sont les mécanismes en jeu ?
Le tabac contient de nombreuses substances toxiques, dont la nicotine et le monoxyde de carbone, qui altèrent la qualité des vaisseaux sanguins, en réduisant le calibre (vasoconstriction) et diminuent l’oxygénation du sang. De plus, le système immunitaire est moins performant.
Le tabagisme ancien altère la quantité des vaisseaux et affine les tissus (beaucoup plus frêles).
Ainsi, il y a moins de sang et moins d’oxygène qui circulent dans les tissus.
Hors la chirurgie plastique utilise des techniques avec de larges décollements sous la peau. Celle-ci est alors fragilisée et a besoin de recevoir du sang par les vaisseaux restants dans l’épaisseur des tissus décollés.
Quelles sont les conséquences du tabagisme en chirurgie plastique ?
- Retards de cicatrisation : moins de sang, c’est moins « de briques » pour reconstruire les tissus.
- Nécrose cutanée (mort des tissus car pas assez vascularisés) : en particulier après un lifting, une abdominoplastie, une réduction mammaire (perte partielle ou totale des aréoles possible).
- Infections : le manque d’afflux sanguin et l’immunité défaillante sont un combo pour la multiplication des germes (les défenses sont moins qualitatives et ne peuvent pas arriver en masse).
- Résultats esthétiques altérés : mauvaise cicatrisation, cicatrices plus visibles, échec des greffes (de peau ou de graisse (notamment lipofilling visage ou seins), …
Il est vrai que ces phénomènes peuvent compliquer toutes les interventions chirurgicales mais la particularité des décollements en chirurgie plastique et le fait que le but de cet acte est une amélioration esthétique (et non une dégradation) rendent impossible d’envisager raisonnablement un geste chez un fumeur.
Quels sont les conseils si vous fumez ?
L’arrêt du tabac est donc indispensable 6 à 8 semaines avant une chirurgie plastique, de façon à récupérer une bonne oxygénation et un bon calibre des vaisseaux (réversibilité complète avec un arrêt total en quelques semaines).
La récupération d’une bonne immunité met plus de temps d’où les 6-8 semaines.
Il est bien sur nécessaire de poursuivre 4 à 6 semaines après pour une cicatrisation optimale.
Ce sont de gros efforts demandés mais le but et les résultats en valent la peine.
La motivation pour une intervention peut être aussi l’occasion d’arrêter définitivement et c’est un double succès dans ces cas-là : sur votre santé physique et psychique !
Conseils pour arrêter :
- Parlez-en à votre médecin ou chirurgien
- Des médecins spécialistes anti-tabac sont accessibles pour vous aider à trouver la méthode la plus adaptée pour vous: hypnose, acupuncture, patchs, gommes ou autres substituts nicotiniques, … (À noter que le vapotage est autorisé mais veillez à ne plus prendre de nicotine 3-4 semaines avant l’acte chirurgical).
- Envisagez un accompagnement psychologique ou médical.
Conclusion
Une intervention de chirurgie plastique doit se préparer pour être dans les meilleures conditions possibles pour augmenter vos chances d’avoir des résultats sûrs, durables et esthétiquement satisfaisants.
C’est un travail d’équipe : vous faîtes en sorte d’être au mieux de votre forme et le chirurgien réalise l’acte avec toute son application et son expertise !
